Le deuxième gouvernement de Sébastien Lecornu entre officiellement en fonction ce lundi avec un objectif urgent et des défis majeurs. L'équipe de 34 ministres, męlant personnalités politiques et techniciens, doit rapidement "donner un budget à la France d'ici la fin de l'année" tout en évitant la censure promise par l'ensemble des oppositions. Le Premier ministre démissionnaire puis reconduit vendredi évolue sur une corde raide politique, ne devant ses espoirs de survie qu'aux éventuels soutiens du Parti socialiste.
Les passations de pouvoir se déroulent dans la sobriété voulue par Matignon, sans présence de la presse ni d'invités et en intérieur. Lecornu réunit ses nouveaux ministres à 14h30 avec pour mission prioritaire de sortir la France d'une crise politique inédite. Cette urgence intervient alors que le pays traverse une période d'instabilité gouvernementale sans précédent.
Premier conseil des ministres décisif
Le premier conseil des ministres se tiendra mardi à 10h00, au retour d'Emmanuel Macron de son déplacement en Égypte consacré au soutien de l'accord entre Israël et le Hamas. Le gouvernement espère y présenter le projet de budget pour transmission immédiate au Parlement. La Constitution accorde 70 jours aux parlementaires pour examiner et adopter le texte avant l'échéance du 31 décembre.
Lecornu prononcera dans les jours suivants sa déclaration de politique générale très attendue, où il exposera sa feuille de route. Cette intervention cruciale interviendra alors qu'il demeure, comme ses prédécesseurs, privé de majorité parlementaire absolue.
Équipe renouvelée et exclusions politiques
L'équipe gouvernementale présente des visages nouveaux avec huit personnalités issues de la société civile et 26 provenant de forces politiques, dont 11 du parti présidentiel Renaissance. Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, succède à Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur. Jean-Pierre Farandou, ancien PDG de la SNCF, prend le ministère du Travail tandis qu'Edouard Geffray, ex-directeur général de l'Enseignement scolaire, remplace Élisabeth Borne à l'Éducation.
Les six ministres de droite ont été immédiatement exclus du parti Les Républicains par Bruno Retailleau, qui avait donné pour consigne de ne pas participer au gouvernement Lecornu 2. Cette directive avait été contestée par les députés LR. Laurent Panifous, chef des députés indépendants Liot, obtient les Relations avec le Parlement, un choix stratégique car son groupe sera déterminant dans le vote de censure.
Gérald Darmanin fait un retour moins attendu comme garde des Sceaux, malgré la volonté affichée de Lecornu d'éviter les personnalités aux ambitions présidentielles. Darmanin a annoncé se mettre "en congé de (ses) activités partisanes". Maud Bregeon, députée macroniste, conserve son poste de porte-parole du gouvernement.
Menaces de censure immédiates
La survie gouvernementale s'annonce périlleuse face aux oppositions mobilisées. "Ne déballez pas trop vite vos cartons, la censure arrive", a écrit sur X Mathilde Panot, cheffe du groupe insoumis à l'Assemblée. Marine Le Pen (RN) annonce le dépôt d'une motion de censure dès lundi.
Si Lecornu devait démissionner à nouveau, la perspective d'une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale, réclamée notamment par l'extręme droite, pourrait se rapprocher. L'exécutif ne doit ses maigres espoirs de survie qu'au Parti socialiste, avec lequel il tente de s'accorder notamment sur le dossier des retraites.
Conditions drastiques du Parti socialiste
Le groupe socialiste, seul capable de sauver le nouveau gouvernement avec ses 69 députés, a fixé des conditions très élevées. Sans confirmation "de l'abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d'achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons", a-t-il prévenu.
"Il n'y a pas de très bons signes qui sont donnés", a regretté dimanche sur BFMTV Pierre Jouvet, secrétaire général du PS. Néanmoins, comme le chef du parti Olivier Faure, les socialistes attendront la déclaration de politique générale pour arręter leur position définitive.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.