À cinq jours du vote de confiance à l'Assemblée nationale, François Bayrou (MoDem) maintient sa ligne dure sans aucune concession aux socialistes mercredi. Le Premier ministre s'est męme projeté dans l'après en dénonçant leur démarche "risquée" à vouloir lui succéder à Matignon, malgré l'annonce de l'ensemble des oppositions de ne pas voter la confiance.
L'avenir du chef du gouvernement ne tient qu'à un fil alors qu'il tente de conjurer le sort qui lui est promis. Il reçoit les forces politiques une à une cette semaine et multiplie les passages dans les médias, notamment sur BFMTV et RMC mercredi.
François Bayrou devait ensuite participer à l'Élysée à son probable dernier conseil des ministres, où l'ambiance devrait ętre glaciale. Sa décision d'engager la confiance a généré "colère" et "frustration" parmi les membres du gouvernement, selon l'un d'eux.
Défense de sa stratégie
Accusé de faire les choses à l'envers en demandant la confiance avant de négocier, François Bayrou a défendu sa décision en la comparant à "un patient". Il juge "absurde" de "commencer par l'ordonnance avant de faire le diagnostic".
Il a néanmoins semblé se préparer à son départ de la rue de Varenne, concédant que le scénario de sa chute était "peut-ętre réaliste" mais que lui se refusait à ętre "défaitiste". Il juge encore "possible" que les députés ne votent pas contre lui.
Le Premier ministre a aussi répété que la dissolution était un "risque" car celle de 2024 a engendré "le contraire" de la "clarification" espérée.
Fermeté face aux socialistes
Le chef du gouvernement n'a fait aucune concession en direction des socialistes, qu'il doit recevoir jeudi matin. Il maintient notamment la suppression de deux jours fériés prévue dans son plan de redressement des finances publiques.
Il a également balayé les propositions budgétaires du PS, qui veut diviser par deux l'année prochaine l'effort voulu par le Premier ministre de 44 milliards d'euros. Cette position va à l'encontre des conseils d'Emmanuel Macron, qui avait enjoint mardi aux chefs de la coalition de "travailler avec les socialistes" pour "élargir" son assise.
François Bayrou a jugé "pas très cohérente" la démarche du PS de "vouloir abattre son gouvernement" tout en réclamant de gouverner ensuite avec "le soutien du bloc central". "La démarche d'Olivier Faure, dont il ne fait pas mystère qu'il veut devenir Premier ministre (...) me paraît risquée" et "pas très logique", a-t-il estimé.
Perspectives d'avenir
Des compromis avec les socialistes sur le budget seront pourtant "inévitables" si le gouvernement tombe lundi, a anticipé le ministre de l'Économie Éric Lombard dans un entretien au Financial Times. "Il y a un désaccord sur le rythme (de réduction du déficit budgétaire) et sur les montants pour 2026 (...) mais cela laisse une marge de discussion", a-t-il estimé.
François Bayrou a semblé faire un pas en direction de l'extręme droite, confirmant des projets de décrets visant à réduire la liste des soins de santé pris en charge par l'Aide médicale d'État pour les étrangers en situation irrégulière. Cette mesure chère au Rassemblement national et à Bruno Retailleau n'a pas fait changer d'avis le parti de Marine Le Pen de voter contre la confiance.
Le président du RN Jordan Bardella a écrit mercredi aux chefs d'entreprise pour leur assurer que "l'instabilité ne procédait pas de (leur) action" mais "des accords politiciens". Sans dire s'il allait se représenter à la mairie de Pau ou à la présidentielle, François Bayrou a assuré que ses "aventures" politiques n'étaient pas "finies", rappelant qu'il restera leader d'un des partis du bloc central męme s'il quitte Matignon.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.